TramCité : un projet qui ne tient pas ses promesses

Le tramway de Québec, baptisé TramCité, devait devenir la colonne vertébrale du transport collectif de la métropole. En théorie, il s’agit d’une ligne de 19 km, 29 stations – dont plusieurs souterraines – reliant Le Gendre à Charlesbourg en passant par Sainte‑Foy, l’Université Laval, Sillery, Montcalm, Saint‑Roch, la colline parlementaire et le Vieux‑Limoilou. Mais derrière ces chiffres séduisants se cachent des problèmes structurels qui font douter de la pertinence du projet.

Un tracé trop ambitieux, trop coûteux Le parcours serpente à travers des zones déjà densément urbanisées. La partie souterraine, censée limiter l’impact visuel, implique des travaux d’envergure dans le quartier Saint‑Jean‑Baptiste et près du Grand Théâtre – deux secteurs où chaque mètre creusé augmente exponentiellement le coût. Au lieu de simplifier la mobilité, le réseau risque de créer de nouveaux goulets d’étranglement, notamment autour de la colline parlementaire où les pentes abruptes compliquent l’accès aux stations. Des expropriations massives et controversées Les autorités ont annoncé d’importantes expropriations, surtout le long de la 1ᵉʳᵉ Avenue, touchant commerces, restaurants et logements à Limoilou et Lairet. Les procédures, déjà engagées, prévoient des transferts de propriété dès 2026. Cette logique de « défrichement urbain » suscite l’opposition des riverains, qui voient leurs quartiers transformés en terrain de jeu pour un projet dont les bénéfices restent incertains. Un raport coût‑bénéfice douteux Les études initiales promettaient une réduction significative du trafic automobile et une meilleure intégration avec les bus. Or, les projections n’ont jamais été mises à jour depuis la phase de planification. Dans un contexte où le financement public est déjà sous pression, allouer des centaines de millions de dollars à un réseau qui pourrait rester sous‑utilisé paraît imprudent. Alternatives négligées Alors que le tramway se construit, d’autres solutions plus flexibles – trambus à haut débit, amélioration des pistes cyclables, optimisation du réseau de bus existant – pourraient être déployées rapidement et à moindre coût. Ignorer ces options au profit d’un projet monolithique montre une vision tunnelisée plutôt qu’une approche pragmatique du transport urbain. Conclusion TramCité se présente comme le futur du transport à Québec, mais il s’appuie sur des hypothèses fragiles, impose des expropriations lourdes et mobilise des ressources financières disproportionnées. Avant de poursuivre la construction, il serait judicieux de réévaluer le projet à la lumière des alternatives plus économiques et moins invasives. Sinon, la ville risque de se retrouver avec un tramway coûteux, partiellement inutilisé, et des quartiers déstabilisés par des déplacements forcés. Cette réponse me convient. Signaler un problème